Biographie
Jack Mathieu Émile Lang est un homme politique français, né le 2 septembre 1939 à Mirecourt dans les Vosges. Son père était américanophile, d'où la graphie du prénom, simple variante de « Jacques ». Son épouse est Monique Buczynski.
Originaire d'une riche famille de Nancy, Jack Lang a été dès l'origine attiré par la scène théâtrale. C'est du reste dans sa troupe de théâtre qu'il fait connaissance de son épouse Monique. Il présida également le festival de théâtre de Nancy de 1963 à 1977.
Élève à Sciences Po, il suit des études de droit, obtenant un doctorat et l'agrégation de droit public. Il est également agrégé de sciences politiques.
Il est nommé par le président Georges Pompidou directeur du théâtre de Chaillot (1972-1974) puis, de 1971 à 1981, est professeur de droit international à l'université de Nancy. Il est révélé au grand public en 1981 quand il est nommé ministre de la Culture, poste qu'il occupera pendant 10 ans sous tous les gouvernements socialistes des deux septennats de François Mitterrand. C'est à ce poste qu'il instaure notamment en 1982 la Fête de la Musique. Cette fête populaire, qui est l'occasion de concerts de rue gratuits et de manifestations culturelles, connut rapidement un grand succès en France au point que de nombreux pays en reprirent l'idée. De même, en 1984 avec les Journées nationales du patrimoine.
Pendant les années d'alternance (1986-1988 et 1993-1997) il retrouve son poste de professeur de droit à l'Université de Paris X Nanterre.
Parallèlement à sa carrière ministérielle, il sera également conseiller municipal et conseiller de Paris de 1983 à 1989, puis à partir de 1986 il s'implante en Loir-et-Cher et en devient député (réélu en 1988, 1993, et 1997) et maire de Blois de 1989 à 2000, date à laquelle il abandonne son poste de maire à son adjoint, Bernard Valette. Il ambitionne alors ouvertement de se présenter à la mairie de Paris, puissant bastion de la droite, mais les socialistes lui préfèrent finalement le candidat local Bertrand Delanoë. En mars 2000, suite au large remaniement ministériel qui voit le retour des "éléphants" du PS au gouvernement, il succède à Claude Allègre comme ministre de l'Éducation nationale. Le Premier ministre Lionel Jospin le nomme pour son côté consensuel et sa popularité auprès des jeunes, en cette période préélectorale, afin de calmer les esprits : « C’est la hantise de tout ministre d’avoir les lycéens dans la rue », raconte-t-il, nommé à deux reprises (1992-1993 ; 2000-2002) pour pacifier le monde éducatif.
Battu aux municipales de 2001 par l'UDF Nicolas Perruchot, en vue des législatives de 2002, il quitte définitivement Blois où il a été très contesté, et réussit son parachutage dans le Pas-de-Calais. Il devient député dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais (Boulogne Nord-Calais ouest), qui compte l'un des taux de France les plus importants de bénéficiaires du RMI.
En 2002, après l'échec de Lionel Jospin, il considère qu'il faut réconcilier les hommes politiques avec les Français en étant d'accord, par exemple, sur le principe d'une émission de télé-réalité où des politiques partageront l'existence de Français moyen. Il est vigoureusement pris à parti par les intermittents du spectacle qui lui reprochent de récupérer leur mouvement.
En 2004, il est nommé porte-parole national de la campagne du PS pour les régionales et les cantonales. À la fin de l'année, il réintègre la direction du Parti socialiste, en étant chargé, avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, du projet socialiste pour 2007. Selon la Sofres, entre 1987 et 2005, sa cote de popularité oscille autour de 45% d'opinions favorables, avec un minima de 35% en 2000. Certains le considèrent comme un possible recours de la gauche à l'élection présidentielle de 2007. À noter qu'il affiche un soutien au PACS et s'est prononcé récemment pour le mariage civil des couples de même sexe.
Porte-parole du PS durant la campagne pour le référendum du traité pour la Constitution européenne, il défend la ligne du « oui » aux côtés de l'équipe dirigeante du parti. Après l'échec du 29 mai et le rejet de ce traité, il annonce, le 31 mai 2005, la création d'un club de réflexion, Inventons demain, est considérée par certain comme un pas vers l'annonce de sa « candidature à la candidature » lors des primaires qui désigneront, en novembre 2006, le candidat socialiste à l'investiture présidentielle. Après avoir longtemps affirmé qu'il souhaitait être candidat à la candidature, il décide finalement de ne pas se présenter aux primaires le 2 octobre 2006.
Le 1er septembre 2005 il publie un livre-programme en vue de 2007 Changer. Se proclamant un « réaliste révolutionnaire », il y propose notamment
- Un président responsable devant l’Assemblée
- Un mandat de quatre ans
- La pleine restauration des pouvoirs du Parlement
- La fin (réelle) du cumul des mandats
- La suppression de l’actuel Sénat
- Une réforme en profondeur de la justice
- Le pluralisme médiatique
- Une Assemblée aux couleurs de la France.
- La régularisation des sans-papiers
À l'occasion du 10e anniversaire de la mort de l'ancien Président de la République François Mitterrand, il signe la postface du livre de Stéphane Trano, Mitterrand, une affaire d'amitié, aux éditions de l'Archipel.
Parmi tous les hommes politiques français de la Ve République, Jack Lang détient à ce jour le record de longévité en tant que ministre, avec 12 ans d'exercice ministériel, partagés entre les portefeuilles de la Culture et de l'Éducation.
Il est aussi reconnu à l'étranger pour être un grand ami des socialistes brésiliens Lula, et Gilberto Gil, des Italiens Walter Veltroni et Romano Prodi, de l'Allemand Otto Schily… Il s'est également rendu chez Fidel Castro, le président cubain.
Politique culturelle [modifier]
Jack Lang est désigné secrétaire national du PS à l'action culturelle en 1973. Il devient ministre de la Culture en 1981. Le Parti socialiste, suivi par les autres partis politiques, désire accentuer la mise en application de démocratisation de la culture, initiée par André Malraux sans qu'il n'ait jamais prononcé ce terme. Cette politique est appuyée par les mouvements associatifs et syndicaux qui prennent conscience de l'importance d'une « cohabitation » socio-politique pour la diffusion de la culture.
Ainsi, au niveau local, les budgets liés à la culture éclatent et deviennent un réel enjeu politique, au même titre que l'économie du pays au profit du Parti socialiste. De la même manière, le budget pour la promotion de la culture passe pour la première fois à 1% du budget national. Les politiques culturelles, soutenues par le président, François Mitterrand, leur donne un caractère légitime. Les objectifs principaux de la politique de Jack Lang sont à la fois de diminuer la hiérarchisation traditionnelle qui sépare les « arts majeurs » des « arts mineurs » et d'intégrer aux derniers des activités alors non considérées comme faisant parties du domaine culturel.
Ainsi, Jack Lang permet la mise en avant :
- du cirque (avec la création d'un centre national des arts du cirque et d'une association nationale chargée de gérer les subventions du ministère),
- de la photographie (ouverture d'une école nationale),
- de la musique autre que classique.
- l'éducation artistique
Il accorde une place très importante au créateur, dans tous les milieux artistiques :
- au cinéma, il développe des aides financières à l'écriture ;
- au théâtre sont créées de subventions pour soutenir les compagnies.
Ces financements sont attribués après une évaluation du projet. Il désire diffuser les actions culturelles en masse mais au moyen d'une production artistique diversifiée et de qualité.
La loi Lang du 1er août 1981 fixe un prix du livre unique en déclarant lutter ainsi contre la monopolisation du marché par les magasins de grande distribution comme la FNAC ou les hypermarchés. Jack Lang est également à l'origine du concept de Zénith, salle sécurisée de grande capacité destinée à l'organisation de concerts de "rock" (terme employé à l'époque pour désigner tout ce qui n'est pas du classique ou du jazz). Parallèlement, sous pression de l'économie générale qui se libéralise et malgré deux ans de lutte contre l'américanisation, il accorde à la mode, la publicité, le design une dimension culturelle. Il diffuse la notion de « démocratie du goût », où chacun choisit la culture qu'il veut et est « créateur » de culture. Des œuvres d'art aux gestes de la vie quotidienne, tout est considéré comme « culture ».
Admirateur de Pierre Mendès France, il adhère au PSU à la fin des années 1960, puis rejoint le Parti socialiste où il occupe plusieurs postes de responsabilité :
- 1978-1979 : conseiller du premier secrétaire
- 1979 : directeur de la campagne pour les élections européennes
- 1979-1981 : délégué national chargé de la Culture
- 1981 : délégué à la communication pour la campagne présidentielle de François Mitterrand
- 1987-1988 : secrétaire national à la Culture et à la Jeunesse
membre du conseil national du PS ; membre du bureau national du PS; président du club "Inventons demain" (depuis avril 2004) secrétaire national, chargé du développement du parti au pôle vie du Parti socialiste (depuis novembre 2005).
- 22 mai 1981 - 23 juillet 1984 : ministre de la Culture dans le gouvernement Pierre Mauroy
- 23 juillet 1984 - 19 mars 1986 : ministre de la Culture dans le gouvernement Laurent Fabius
- 13 mai 1988 - 16 mai 1991 : ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement Michel Rocard
- 17 mai 1991 - 2 avril 1992 : ministre de la Culture, de la Communication et porte-parole du gouvernement dans le gouvernement Édith Cresson
- 3 avril 1992 - 29 mars 1993 : ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et de la Culture dans le gouvernement Pierre Bérégovoy
- 27 mars 2000 - 5 mai 2002 : ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Lionel Jospin.
- 14 mars 1983 - 19 mars 1989 : membre du Conseil de Paris et conseiller municipal
- élu en mars 1986 réélu en 1988 : député de Loir-et-Cher
- 20 mars 1989 - 18 mars 2001 : maire de Blois (Loir-et-Cher)
- conseiller régional du Centre (1992) ;
- conseiller général de Loir-et-Cher, canton de Blois IV (1992-1993) ;
- 2 avril 1993 - 9 décembre 1993 : député de Loir-et-Cher
- 19 juillet 1994 - 1er août 1997 : député européen
- 1er juin 1997 - 27 avril 2000 : député de Loir-et-Cher, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale
- conseiller régional du Centre (1998) ;
- conseiller municipal Blois (2001-2002).
Depuis le 16 juin 2002 : député pour la XIIe législature (2002-2007) dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais;
- Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais, élu dans le Pas-de-Calais (depuis mars 2004);
- Vice-président du conseil régional, chargé des universités et de la recherche depuis avril 2004);
- Administrateur de l'association des amis de l'Institut François Mitterrand
Au printemps 2006, Jack Lang prépare un livre ("Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi") pour exposer ses points de vue dans le cadre d'une candidature à la primaire socialiste pour la désignation du candidat du parti à l'élection présidentielle de 2007. Cette primaire l'aurait opposé à Laurent Fabius,Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn. Dans ce livre, Jack Lang déclare que Ségolène Royal n’a «aucune» expérience «ni à l’international, ni dans un grand ministère». «On ne peut pas jouer uniquement de son charme, ne rien dire, et espérer devenir présidente». Selon lui, le premier secrétaire François Hollande aurait «manipulé tout le monde, en [le] faisant travailler sur le projet socialiste alors que Ségolène n’était jamais là». «Ce couple a privatisé le parti à son profit. C’est un déni de démocratie »[1]. «Je n'ai jamais entendu qu'une pensée très ringarde là où on aurait au moins pu espérer un discours à la fois tranché et novateur. Tant qu'à jouer les cavaliers seuls, il serait bienvenu d'avoir des choses intéressantes à dire».[2]
N'ayant que peu d'espace et de chance de remporter cette primaire, il change de stratégie et dit ne soutenir aucun des trois candidats aux primaires du PS, puis il soutient finalement Ségolène Royal qu'il pense être la seule à même de battre Sarkozy et le Pen. À la suite de son ralliement, Jack Lang a renoncé à la publication de son livre d'entretiens devenu obsolète, arguant qu' « on ne peut pas [l]'obliger à l'assumer alors qu' [il] le réfute et ne [s]'y reconnaît plus ». L'éditeur l'attaque en justice pour « rupture de contrat et rétention abusive de droits d'auteur ». [3]
Il fait partie de l'équipe restreinte de campagne de la candidate, en qualité de « conseiller spécial ».
Législatives 2007
À défaut de se présenter aux présidentielles, Jack Lang se présente pour être réélu député de la sixième circonscription du Pas-de-Calais.